Dans la moiteur d’un début de soirée encore estival, 28° au thermomètre, une foule d’intrépides nostalgiques de Nancy, ville chevillée à leur cœur, jouent du coude sur le toit-terrasse de l’Institut français de Rabat. Un peu plus d’une centaine d’anciens étudiants nancéiens se retrouvent pour la première fois autour du président de la métropole du Grand Nancy.
Comme à son habitude, André Rossinot décline son antienne néanmoins laïque sur l’urgence en ces temps troublés d’un « humanisme de proximité ». Ali, ingénieur chimiste au sein de la filiale marocaine de Veolia, en a les larmes aux yeux. « Quel formidable discours ! Aujourd’hui, la nouvelle génération a non seulement besoin de gens qui les entraînent. Mais ces mots… C’est aussi une façon de se retourner et d’enlacer les autres pour mieux les entraîner ».
André Rossinot jubile. Il adore les moments de grâce quasi intimiste où l’on peut dire « on vous aime » ou encore « notre chemin commun est long, mais souhaitons longue vie à cette amitié nancéo-marocaine ».« Quelle merveilleuse effervescence », déguste la vice-présidente de la métropole, Malika Dati. Nous sommes ici entre gens cultivés, formés à Nancy, et nostalgiques d’une jeunesse insouciante à l’époque où Nancy s’offrait un festival mondial du théâtre.
Dans le tourbillon de ces retrouvailles entre nostalgie et allégresse, mille et une anecdotes fusent. Mohamed Lamouri a fait sa thèse avec François Borella. « À la fin de mes études, nous étions tous taraudés par cette question : je reste, je rentre… Mais le pays avait besoin de nous. »
Même souvenir bouleversant pour le docteur Mounir Elhimdy. « J’aurai aimé vivre éternellement la folie de notre jeunesse nancéienne, mais on m’attendait ici pour ouvrir mon cabinet de dentiste.